20 cm de neige à Paris, -11 °C à Aurillac, verglas et froid extrême : ce mois de novembre bat des records de froid en France

froid en novembre

Il suffit d’un matin blanc, d’un silence étrange avant l’aube, pour que les souvenirs reviennent. Ceux de routes figées, de vitres opaques, de souffles courts à la sortie de la maison. Chaque fin d’automne, une même question revient : va-t-on replonger dans un de ces épisodes qui marquent à vie ? Quand le froid en novembre décide de s’inviter, il ne prévient pas. Il s’impose.

Vague de froid : quand le mois de novembre écrit l’histoire météo de la France

On pense souvent que le vrai hiver commence en janvier. Pourtant, certains mois de novembre n’ont rien à lui envier. En 1969, la commune de Mouthe, dans le Doubs, devient brièvement une réplique de la Sibérie. Le thermomètre s’écrase à -29,6 °C, gelant le quotidien et les habitudes. Ce même jour, Aurillac se fige à -11 °C, Romorantin à -9 °C. Une vague de froid en France qui paralyse tout, sans prévenir.

Le souvenir est encore frais pour ceux qui ont connu novembre 2010. Orléans frôle les -15,3 °C. À Guillon, dans l’Yonne, on descend à -16,8 °C. Ce n’est pas qu’une simple baisse de température : c’est une claque climatique. Chaque recoin du pays semble alors suspendu dans un décor polaire, loin de l’image classique de l’automne doux et pluvieux.

Ces événements marquent. Ils rappellent que le froid en novembre n’est pas une anomalie, mais une possibilité réelle. Une carte que la météo peut jouer à tout moment, quand les conditions s’alignent.

Neige sur les villes, le chaos en prime

Certaines années, ce n’est pas le thermomètre qui inquiète, mais le ciel lui-même. Le 14 novembre 1919, Paris se réveille sous 20 cm de neige. Les voitures patinent, les tramways s’arrêtent, et la capitale se transforme en carte postale surréaliste. Le charme visuel ne suffit pas à effacer la galère.

Même ambiance à Besançon, avec 25 cm tombés en quelques heures. Clermont-Ferrand fait encore mieux en 1980, avec un record à 30 cm. Béziers n’est pas épargnée : 28 cm. Ces chiffres, bruts mais parlants, disent tout. Le pays n’est pas prêt. À cette époque de l’année, les services de déneigement sont à peine sur le pont, les réseaux de transport sous tension.

Ces épisodes soudains désorganisent tout. Routes bloquées, écoles fermées, trains à l’arrêt. Ils dévoilent aussi une autre réalité : l’extrême volatilité du climat français. Rien n’est figé. Et surtout pas la météo. Le froid peut encore frapper fort ce mois de novembre, et il n’a pas besoin d’être annoncé pour se faire sentir.

Ce qui déclenche les grandes descentes polaires

Rien de tout ça n’arrive par hasard. Plusieurs éléments se combinent pour créer ces situations extrêmes. L’un des plus puissants reste l’anticyclone scandinave. Quand il se positionne au bon endroit, il bloque les flux doux de l’Atlantique. En parallèle, il aspire de l’air glacial venu de Russie. Un couloir froid se forme au-dessus de l’Europe. Et la France se retrouve dans l’axe.

Autre déclencheur : la précocité des dépressions hivernales. Elles peuvent arriver dès les premiers jours de novembre. Si l’humidité est présente, avec des sols déjà rafraîchis, c’est le cocktail parfait. La neige tombe vite, en masse. Elle tient au sol, même dans les zones habituellement épargnées.

Il y a aussi ce phénomène d’inversion thermique. En clair, le froid reste piégé près du sol pendant la nuit, notamment dans les vallées. Résultat : les températures stagnent, voire baissent davantage. Ajoutez à cela une saturation de l’air en humidité, et le tableau est complet.

C’est dans ce contexte que se forment les vagues de froid en France. Elles surgissent, parfois très tôt, et laissent une empreinte durable. Pas seulement dans les bilans météo, mais dans la mémoire des habitants.

Ce que le passé météo dit de notre futur

À chaque fois, c’est la même surprise. Et pourtant, les archives sont là. Le froid en novembre est loin d’être rare. Il revient par cycles, selon des mécanismes qu’on commence à mieux cerner. Mais pas à maîtriser.

Les grandes villes, peu habituées à ces assauts précoces, peinent à suivre. Déneigement improvisé, retards en cascade, infrastructures mises à l’épreuve. Les zones rurales, elles, encaissent en silence. Routes glacées dès l’aube, givre sur les pare-brise, isolement parfois.

Alors, doit-on s’attendre à revivre ce genre de scénario chaque année ? Pas forcément. Les tendances météo récentes vont plutôt vers des mois de novembre plus doux, souvent secs. Mais cela ne protège pas de tout. La vague de froid en France de 2010 en est la preuve. Elle a frappé alors que personne ne l’attendait vraiment.

Ce genre d’épisode ne prévient pas. Il surgit. Et quand il passe, il laisse toujours quelque chose derrière lui : des images, des récits, des marques. Le froid au mois de novembre, ce n’est pas une anecdote. C’est un phénomène à surveiller, encore et toujours.

Un hiver 2025-2026 sous surveillance

Selon Météo-France, l’hiver qui arrive devrait rester globalement doux. Un El Niño modéré en serait la cause principale. Mais attention : cela ne signifie pas qu’on évitera les chutes brutales de température. Une vague de froid peut très bien se produire au sein d’une saison plus chaude que la normale en France.

Le climat devient de plus en plus capricieux. Les événements extrêmes, eux, s’intensifient. C’est ce que montrent les dernières analyses de Copernicus. On s’éloigne des hivers lisses et linéaires. À la place, on vit désormais des séquences courtes mais plus intenses.

Le vrai défi, c’est de ne pas se laisser surprendre. Anticiper sans dramatiser. Garder en tête que novembre, malgré son allure d’automne tranquille, cache parfois une autre face. Une face plus dure. Et parfois, plus belle aussi.

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