Parents et adolescents sous le choc : leur argent s’est envolé du jour au lendemain après la faillite de l’application Kard

faillite de Kard

On pense toujours que l’argent qu’on met de côté pour son enfant reste en sécurité. On ne s’imagine pas une seconde le voir s’évanouir d’un jour à l’autre. Et pourtant, c’est exactement ce que des centaines de parents ont découvert en ouvrant leur téléphone, eux qui faisaient confiance à Kard pour gérer l’argent de poche de leurs ados. Le choc est d’autant plus grand que beaucoup pensaient utiliser un service sûr, pratique, presque évident. L’annonce de la liquidation judiciaire a agi comme une déflagration silencieuse, un moment suspendu où chacun a compris que plus rien ne fonctionnait comme avant.

Faillite de Kard : une mauvaise nouvelle pour les parents

Kard était devenue la petite routine de nombreuses familles. On rechargeait en quelques secondes la carte de l’ado, on surveillait les dépenses, on échangeait même parfois autour de la gestion de l’argent. Tout semblait simple. Puis un matin, les parents ont découvert des soldes à zéro et des virements introuvables. L’entreprise avait chuté dans un silence incompréhensible, laissant derrière elle des familles déboussolées. Cette faillite de Kard ne serait pas le résultat d’une mauvaise gestion interne, mais d’un effet domino déclenché par le redressement judiciaire d’un prestataire clé : Bankable.

Dans les coulisses, tout s’est emballé à une vitesse folle. Le tribunal de commerce d’Évreux a prononcé la liquidation en septembre, et personne, ni les parents ni les ados, n’a vraiment vu la tempête approcher. Beaucoup l’ont appris par hasard, par des témoignages, ou par la presse. Le site, lui, continuait d’afficher ses slogans lumineux : “la carte préférée des ados”, “inscription en 2 minutes”. Une vitrine encore intacte, alors que l’intérieur était déjà en ruines. Pour les parents, ce décalage crée un malaise. On a l’impression d’un service encore vivant, alors que tout est figé depuis des semaines.

Parmi eux, Aurélie, mère d’un adolescent de 16 ans, raconte avoir transféré 50 euros mi-novembre sans savoir que Kard était déjà en faillite. Son fils n’a jamais vu l’argent arriver. Elle a tenté d’appeler, d’envoyer des messages, d’insister. Rien. Le service client ne répond plus. Le silence laisse place à l’inquiétude, puis à la colère. D’autres parents témoignent de situations identiques, certains avec des montants bien plus élevés. La faillite de Kard les a pris de plein fouet, sans avertissement, et avec une brutalité qui touche directement les économies de leurs enfants.

Les zones d’ombre derrière la liquidation judiciaire de Kard

Dans cette histoire, une question revient sans cesse : “Où est passé l’argent ?” Beaucoup ont imaginé le pire. Pourtant, les fonds ne se sont pas volatilisés. Kard s’appuyait sur Okali, une filiale du Crédit agricole chargée de sécuriser les dépôts. Cette structure assure que tout est protégé et que les sommes pourront être restituées. Les familles doivent désormais contacter une adresse e-mail dédiée pour récupérer leur argent. Ce n’est pas simple, ce n’est pas rapide, mais au moins les économies des adolescents ne sont pas perdues.

Le souci, c’est la communication inexistante autour de la situation. Les clients ont découvert la vérité par fragments. Certains ont compris que la liquidation judiciaire de Kard n’était pas seulement une procédure administrative. C’est une rupture brutale avec un service qui gérait l’argent de leurs enfants. D’autres n’ont jamais reçu la moindre notification.

Cette absence de dialogue crée un sentiment d’abandon. Les parents ont l’impression d’avoir été laissés sur le bord de la route. Ils ont confié quelque chose de précieux : l’accès financier de leurs enfants. Et tout s’est arrêté sans un mot. Deux mois après la décision du tribunal, Kard n’avait toujours pas répondu aux sollicitations des médias. Ni aux questions légitimes de ses clients. L’entreprise semblait avoir disparu autant que les virements.

Dans ce paysage brouillé, les témoignages s’accumulent. Le fils d’une amie d’Aurélie aurait vu disparaître l’intégralité de ses économies. Une somme durement mise de côté, euro après euro. Sous les données, il y a des êtres humains. Des adolescents qui apprennent malgré eux que le monde numérique n’est pas toujours fiable. Et des parents qui se demandent comment une société peut s’effondrer sans prévenir ceux qu’elle servait. Là encore, la mention récurrente de Kard en liquidation judiciaire souligne l’ampleur du problème.

Une procédure lourde et ses conséquences directes

Cette faillite de Kard révèle une fragilité du modèle des néobanques destinées aux jeunes. Ces services simplifient la vie, mais reposent sur une chaîne de partenaires : prestataires techniques, infrastructures bancaires, solutions de paiement. Quand un maillon cède, tout peut s’effondrer. Ici, la chute de Bankable a entraîné celle de Kard, qui ne pouvait plus assurer ses opérations. La procédure de liquidation a suivi, implacable, laissant peu de marge pour réagir.

L’entreprise n’a pas communiqué assez tôt, ce qui accentue les tensions. On peut comprendre la complexité juridique, le choc interne, les obligations légales. Mais pour les familles, cela ne change rien. Elles se retrouvent seules avec des questions très concrètes : comment récupérer l’argent ? À qui s’adresser ? Que faire si les démarches restent sans réponse ?

Le Crédit agricole rassure en affirmant que tous les fonds sont protégés, grâce au rôle d’Okali. C’est une information essentielle. Elle montre que la faillite de Kard ne signifie pas la perte définitive de l’argent. Mais il faudra du temps pour apaiser les inquiétudes. On parle ici d’économies d’adolescents, d’argent de poche, de premiers pas vers l’autonomie financière. Rien de colossal, mais beaucoup de symbolique.

Et maintenant, quelles garanties pour les familles ?

Le troisième élément clé de cette affaire, c’est la confiance. Quand un service disparaît de la sorte, la méfiance s’installe durablement. Les parents se demandent vers quelles solutions se tourner à l’avenir. Les adolescents, eux, réalisent que l’argent numérique peut se volatiliser en un clic. Il faudra rétablir ce lien, reconstruire un cadre rassurant, offrir des garanties solides sur la sécurité des dépôts.

Cette histoire n’est pas qu’un accident industriel. Elle révèle les failles d’un système qui doit mieux protéger les familles. Les services financiers destinés aux jeunes doivent être transparents, robustes et capables d’informer leurs utilisateurs instantanément en cas de problème. L’effondrement de Kard agit comme un rappel : la modernité ne dispense jamais de vigilance.

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