« Les recherches en hélicoptère se sont arrêtées » : la navigatrice Marie Descoubes et son coéquipier portés disparus près des Bermudes

disparition Marie Descoubes

Le GPS s’est tu. Plus un signal. Plus un message. À bord, une navigatrice de 28 ans, passionnée, expérimentée, et un coéquipier tout aussi chevronné. Depuis le 6 novembre, la disparition de Marie Descoubes laisse sa famille suspendue aux maigres nouvelles, et toute une communauté maritime sur le qui-vive. Le mystère plane, et l’attente devient insupportable.

Disparition de Marie Descoubes : l’alerte lancée en pleine tempête

Tout s’est joué en quelques heures. Le 5 novembre au soir, à 20 h 12, le voilier SV Liahona signale une panne de carburant alors qu’il approche des Bermudes. Ce sera la dernière trace. Le lendemain, la balise GPS s’éteint. Plus rien. Aucun signal de détresse. Juste un silence radio lourd de sens, dans une zone connue pour ses conditions parfois brutales.

À bord de ce cotre de 11,3 mètres : Marie Descoubes, navigatrice française originaire de La Rochelle, et Nathan Perrins, un marin américain. Ensemble, ils faisaient route vers Porto Rico, avec une escale prévue pour se ravitailler. Le carburant manquant aurait pu couper l’alimentation électrique, rendant tous les systèmes muets. Une panne, une tempête dans la région, et soudain plus aucun contact.

Face à ce vide, la mère de Marie, Nathalie Le Roux, n’a pas tardé à agir. Dès le 9 novembre, elle publie un message sur Facebook pour alerter les marins présents dans la zone. Elle évoque la possible dérive de l’embarcation vers Porto Rico ou les îles de Hamilton. Son appel est simple, direct : “Si vous les croisez, contactez-moi. Partagez l’info, ouvrez l’œil. On garde espoir.”

Un voilier bien équipé, mais introuvable

Le SV Liahona n’est pas un bateau de plaisance ordinaire. C’est un voilier préparé pour la haute mer. Solide, taillé pour l’aventure, et équipé de tout ce qu’il faut pour naviguer loin des côtes. On y retrouve un GPS Garmin InReach, une balise de détresse EPIRB, un indicatif d’appel (WDC5117), et des réserves adaptées aux longues traversées.

Et pourtant, malgré toute cette technologie, aucune alerte n’a été déclenchée. Ni par le système automatique, ni par l’équipage. C’est ce qui rend cette disparition encore plus troublante. Certains spécialistes évoquent une panne électrique massive. D’autres penchent pour une dérive silencieuse, sans énergie, sans moyen de communication. Mais aucune hypothèse ne rassure. Ce genre de situations, même bien préparées, rappelle que l’océan ne laisse que peu de place à l’improvisation.

Les recherches en hélicoptère ont été menées autour de la dernière zone connue. Des avions comme le C-130 ont aussi été mobilisés. Mais rien. Pas de voile repérée. Pas de signal capté. Rien d’autre que l’angoisse et une météo défavorable.

Un parcours très engagé

Marie Descoubes n’est pas une aventurière de passage. Elle a fait de la mer son chemin de vie. À 28 ans, elle a déjà fondé une association : Élément Terre Sail, dont la mission est claire : promouvoir une navigation sobre, écoresponsable, tournée vers l’autonomie. Elle a quitté le commerce en 2020 pour vivre au rythme des vents, des saisons et des initiatives écologiques, surtout en Amérique latine.

Ses voyages ne sont pas des parenthèses. Ils s’inscrivent dans une vision globale, un projet personnel aligné avec des valeurs profondes. Sa traversée vers Porto Rico n’était pas un défi de plus, mais une mission dans le prolongement de son engagement.

Son voilier principal, en réparation au Guatemala, devait l’accompagner sur le long terme. Mais pour cette mission-ci, elle avait embarqué sur le SV Liahona. Un bateau prêt, fiable, avec lequel elle comptait rallier le sud en toute sécurité. L’ironie douloureuse, c’est que cette navigatrice préparée, rigoureuse, se retrouve aujourd’hui au centre d’un mystère maritime que personne ne sait expliquer.

Pour sa famille, pour ses proches, c’est l’attente qui fait le plus mal. L’absence de nouvelles, le manque d’informations concrètes, et cette fameuse tempête du 6 novembre qui a balayé la zone sans prévenir. Le doute s’installe, mais l’espoir reste vivant.

Disparition de Marie Descoubes : les recherches suspendues, l’espoir maintenu

Ce qui frappe, au-delà de l’événement lui-même ? C’est le silence qui l’entoure. On s’attend à des mises à jour. À des débris repérés. À un message capté par miracle. Mais rien. La disparition de Marie Descoubes et de son coéquipier est aujourd’hui un mystère maritime de plus, et le monde marin ne peut que s’organiser autour de cette attente.

Le site Boatwatch, bien connu des navigateurs, a relayé une alerte. Description précise du bateau, détails de la coque, itinéraire envisagé. Tout est là. Les appels continuent à circuler sur les réseaux de marins. Certains espèrent que le voilier a simplement modifié sa trajectoire, pour rejoindre un autre port ou gagner du temps en attendant une accalmie. Mais les jours passent.

Le 13 novembre, Marie et Nathan étaient censés arriver à Porto Rico. Personne ne les a vus. Pas de trace du SV Liahona. L’angoisse prend le pas sur la logique. C’est le genre de situation où même les navigateurs les plus aguerris restent sans réponse. Et c’est aussi ce qui rend cette histoire si difficile à accepter. On parle d’une navigatrice française disparue, mais rien ne prouve qu’il soit trop tard.

Disparition de Marie Descoubes : entre incertitude et mobilisation

Aujourd’hui, les recherches officielles sont en pause. Les autorités n’ont plus d’indice à suivre. Mais la mobilisation, elle, continue. Les marins présents dans la zone gardent l’œil ouvert. La disparition de Marie Descoubes ne laisse personne indifférent dans la communauté nautique. Elle incarne cette génération de marins tournés vers l’avenir, engagés, mais conscients des risques.

Sa mère, toujours très présente sur les réseaux, répète qu’il faut rester prudent. Elle connaît sa fille. Elle sait qu’elle est capable de gérer l’imprévu, qu’elle ne panique pas facilement. Une chose est sûre, elle garde cette confiance, fine, lucide, teintée de crainte. C’est l’équilibre fragile de ceux qui attendent des nouvelles sans vouloir imaginer le pire.

Navigatrice disparue, mais pas oubliée. Chaque jour, des gens relisent son itinéraire, scrutent la météo, interpellent les autorités. Ce n’est pas juste une histoire parmi d’autres. C’est celle d’une femme déterminée, en mer pour de bonnes raisons, avec un projet, une vision, et une communauté derrière elle.

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